E pur, si muove – sculpture cinétique
E pur si muove (et pourtant elle bouge) confronte perception humain et transformations invisibles de la matière. Dans la salle d’exposition, forme simple, la demi-sphère d’argile crue est en mouvement perpétuel du fait de sa nature même. Ce mouvement nous est invisible du fait de sa lenteur mais une série de cotes sur le plateau d’acier vient restituer l’ampleur de mouvement.
«E pur si muove…»,
La préparation de la pièce s’inscrit dans un temps et une proximité retrouvés : l’argile provient de la carrière à proximité du lieu d’exposition, une ancienne fabrique de tuiles proche d’Aix-en-provence. C’est aussi l’expérience d’un temps plus long : Le temps de la préparation c’est celui de la cueillette et de la préparation manuelle de l’argile : aller à la carrière, trier l’argile, la concasser, la réhydrater, la filtrer, la, fouler, selon un processus lent et long, aujourd’hui disparu des ateliers. de céramique contemporains et qui met en question la durabilité des pratiques d’atelier à l’heure où nous questionnons l’empreinte carbone de nos activités.
L’ensemble du dispositif est un écho à l’échelle des temps géologique, dont ce matériau est un témoin et qui échappe à nos perceptions humaines. Le dépot d’argile de cette carrière remonte à l’ère géologique du Thanétien (59 millions d’années).
Cette pièce était présenté dans l’exposition « Révéler la Terre » de juin à septembre 2023 à la Tuilerie Bossy de Gardanne et au Musée du Vieil Aix, à Aix-en-Provence.
« Révéler la Terre » réunissait trois générations de céramistes pour un travail en miroir: les artistes Daphné Corregan et Gilles Suffren, figures de la céramique contemporaine,trois céramistes professionnels et huit étudiants de l’ENSAD Limoges.